0/ Résumé audio des positionnements de l’Alliance Autiste
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A/ Définition
B1/ Objectif Prioritaire (accessibilité et assistance) – B2/ Objectif Principal (liberté) – B3/ Objectif Vital (vie)
C1/ Principes généraux – C2/ Domaine d’activité – C3/ Obligations
D/ Conception de l’autisme – Neurodiversité
E/ Bref historique
A/ Définition
L’Alliance Autiste est une ONG de personnes autistes fondée en 2014 qui a principalement pour buts :
– la liberté et la défense des autistes ;
– l’accessibilité de la société pour les autistes ;
– la lutte contre la maltraitance et l’exclusion socio-administratives (en particulier celles engendrées par une Administration française qui refuse de se rendre accessible) ;
– et l’application de la CDPH en France, en respectant également les Droits Fondamentaux des Autistes.
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A/ Définition
B1/ Objectif Prioritaire (accessibilité et assistance) – B2/ Objectif Principal (liberté) – B3/ Objectif Vital (vie)
C1/ Principes généraux – C2/ Domaine d’activité – C3/ Obligations
D/ Conception de l’autisme – Neurodiversité
E/ Bref historique
B1/ Un Objectif Prioritaire : l’accessibilité et l’assistance pour les autistes dans la « société ordinaire »
B1.1/ L’accessibilité de la société pour les personnes autistes
Précisions du 20/09/2023 :
1- « L’accessibilité pour les personnes autistes consiste à permettre l’accès effectif (aux services et à la société en général) en supprimant les obstacles handicapants en matière d’autisme, c’est à dire surtout en termes de relations sociales et de « réglages socio-administratifs ».
2- Puisque ces obstacles attitudinaux* (qui sont pour l’instant omniprésents), consistent souvent en des « parcours du combattant » et des attitudes de rejet (ou de mépris, moqueries etc.) entraînant inégalités dans la jouissance des droits, souffrances, et exclusion ou auto-exclusion dans les faits, ils empêchent effectivement l’accès et donc il n’y a pas d’accessibilité, de la part de la société, pour les personnes autistes.
*: Voir « barrières attitudinales » dans la loi brésilienne du handicap (beaucoup plus précise et claire que la loi française), Art. 3° IV e) : « barrières attitudinales : attitudes ou comportements qui empêchent ou entravent la participation sociale des personnes handicapées sur la base de l’égalité des conditions et des chances avec les autres personnes ; » https://www.planalto.gov.br/ccivil_03/_ato2015-2018/2015/lei/l13146.htm
3- Il existe aussi des obstacles physiques, notamment au niveau sensoriel, qui sont « socio-générés » et qui donc encore une fois résultent de « réglages socio-administratifs ».
4- L’accessibilité pour les autistes serait permise par une Prise En Compte Correcte de l’Autisme Partout (PECCAP), que nous ne cessons de demander à des autorités publiques « sourdes et mutiques » à ce sujet (donc, inaccessibles).
5- L’accessibilité et la maltraitance sont les deux faces d’une même pièce : quand la société et les services sont inaccessibles, cela est maltraitant (dans les conditions pénibles des tentatives d’accès, et/ou dans le fait d’être exclu(e)).
6- Il est nécessaire de créer une politique d’accessibilité pour les personnes autistes handicapées, accompagnée des mesures d’application concrète correspondantes.
a) L’accessibilité pour les autistes, c’est le fait de rendre la société dite « ordinaire » accessible aux autistes, sur la base de l’égalité de possibilités d’accès avec les personnes non-handicapées.
b) Cela correspond donc aux handicaps autistiques, qui – selon nous – résultent des disharmonies, incohérences, injustices et confusions dans l’environnement social et l’environnement socio-généré, et qui engendre des « difficultés dans la communication et les relations sociales », des souffrances d’ordre sensoriel et mental, et d’autres problèmes caractérisant l’autisme.
c) Il ne peut pas y avoir de liberté ni de « confort de vie » à égalité avec les personnes non-autistes si le système socio-administratif n’entreprend pas des modifications pour être « accessible » aux autistes.
d) L’accessibilité pour les autistes, ce sont des choses « générales » qui ne sont pas destinées à une personne en particulier, cela relève de la « conception universelle » et non de l’assistance personnelle.
e) Elle nécessite une modification des mentalités, des « systèmes », des procédures administratives et autres.
f) Cette accessibilité ne se résume pas à des questions « sensorielles ».
Les améliorations matérielles en font certes partie, pour rendre l’environnement physique plus harmonieux et donc moins nocif pour les autistes, mais ceci est très insuffisant si ce n’est pas accompagné par des améliorations de l’environnement social, c’est à dire par une « accessibilité humaine », autrement dit une correction des défauts, erreurs, absurdités, injustices, confusions, excès et autres vices du système social ou « hyper-social » (et donc « hyper-non-autistique ») actuel.
g) L’accessibilité pour les personnes autistes handicapées, c’est en fin de compte la suppression des « troubles sociaux ou socio-générés » (atteintes sensorielles, mentales et autres, qui heurtent la cohérence, l’harmonie et la naturalité, et qui donc sont négatives, destructrices ou préjudiciables) : elle est donc bénéfique pour tous.
h) Cette accessibilité ne peut être obtenue que grâce à des politiques et mesures concrètes publiques, à intégrer dans la réglementation et dans tous les règlements et procédures, pour réduire les handicaps autistiques résultant de l’absence de « Prise En Compte Correcte de l’Autisme Partout » (PECCAP).
i) Nous pourrions expliquer tout cela en détails aux pouvoirs publics français si un jour ils finissaient par consentir enfin à nous écouter sérieusement, ce dont ils sont actuellement incapables à cause de leur absence d’accessibilité à l’autisme (cf. cercle vicieux de l’absence d’accessibilité pour les autistes en France).
j) Des politiques d’accessibilité, parfois traduites en mesures plus ou moins appliquées, existent pour les autres handicaps, mais pas pour les handicaps relatifs à l’autisme.
k) Ceci explique pourquoi les personnes autistes souffrent particulièrement dans la société, et pourquoi elles en sont exclues ou auto-exclues, parfois en recourant au suicide (ce qui montre à quel point la société française est inaccessible pour nous).
l) Il ne peut y avoir d’inclusion sans accessibilité.
m) Il est malhonnête d’invoquer une prétendue « liberté de choix des personnes » pour justifier le maintien et le développement des établissements qui concentrent et ségréguent les personnes autistes, les privant de leur liberté et de possibilités d’apprendre la vie en société, tout en empêchant cette dernière d’apprendre à vivre avec les autistes (ce qui participerait à l’accessibilité) puisqu’ils en sont absents.
n) Pour l’instant, il n’y a aucune politique d’accessibilité en France parce que le gouvernement délègue la « gestion du handicap » à des associations privées (en se basant sur l’article 1er de la Loi 2005-102 qui consacre les conflits d’intérêts et permet l’exploitation indirecte du handicap), lesquelles n’ont ni les moyens de mettre en oeuvre l’accessibilité de la société pour les autistes, ni même intérêt à le faire puisqu’elles vivent du manque d’autonomie.
o) Nous l’avons expliqué dans notre rapport en 2021 au Comité CDPH, qui l’a très bien compris et exposé, et qui a demandé à l’Etat français de résoudre ce très grave problème, ce qui continue à être ignoré un an plus tard.
p) Les mesures nécessaires sont essentiellement « passives » (ce sont des sortes d’ajustements et d’optimisations des systèmes et des esprits), elles ne coûtent presque rien en termes d’argent (au contraire), ce qui explique pourquoi – très paradoxalement – elles n’existent pas (ou pas encore ??) en France, puisque le système ne sait que distribuer de l’argent à ces associations privées n’ayant aucun pouvoir ni aucune légitimité pour cette accessibilité « générale ».
q) Si la société était parfaitement accessible aux personnes handicapées, alors l’existence des établissements du secteur médico-social hébergeant des personnes handicapées deviendrait beaucoup plus difficile à justifier, et surtout, ces personnes pourraient jouir d’une vie plus libre, plus digne, plus épanouie, sur la base de l’égalité avec les autres.
r) Ainsi, c’est bien l’influence prépondérante du secteur médico-social et de ses « murs » générateurs d’emplois et d’argent qui est la clé de voûte de la ségrégation des personnes autistes handicapées en France, et – indirectement – le principal obstacle à leur accessibilité car, en résumé, les « mentalités gouvernementales sont polarisées dans la mauvaise direction », comme si elles étaient attirées inconsciemment ou hypnotisées par la « masse » des deux millions d’emplois du secteur médico-social.
s) Les pouvoirs publics français refusent d’aborder sérieusement avec nous l’accessibilité pour les autistes (alors que nous pouvons expliquer en détails comment y parvenir), car ils ne sont pas « outillés » pour cela (à cause de ce que nous appelons « le vice central de l’article 1er« ), et aussi parce que nos propositions et sollicitations les dérangent ou les irritent, ce qui s’explique, précisément, par le fait qu’ils ne sont pas accessibles aux autistes et que donc ils n’ont pas l’attitude nécessaire, par exemple en termes d’attention soutenue et de discernement adapté ; de circonspection afin d’éviter les « amalgames automatiques rapides » qui jettent et emprisonnent les autistes dans des « cases » qui leur sont étrangères (et où ils ne peuvent que souffrir) ; de patience, tolérance et ouverture ; de non-formalisation et non-susceptibilité ou non-offensiation pour éviter de s’offenser inconsidérément face en cas de « rugosités » dans la communication ou de comportements autistiques « différents », ce qui est un grand problème dans une Administration française hautaine et incapable de reconnaître ses erreurs, ce qui empêche évidemment les corrections.
t) Tout ceci est absurde et injuste, viole frontalement la CDPH de l’ONU, les Droits Humains, et tous les principes les plus élémentaires d’humanité, de solidarité et de décence.
u) En résumé, à cause de sa propre inaccessibilité à l’autisme, l’Etat français reste sourd à nos appels pour aller vers l’accessibilité des autistes, et seule une personne suffisamment haut placée, intelligente et courageuse pourrait peut-être changer cela.
v) Est-ce que cette personne existe dans le Gouvernement ou dans la Haute Administration française, et si oui, aura-t-elle la volonté et la possibilité de faire le nécessaire (si elle lit cela), en commençant par échanger sérieusement et de manière suivie avec nous, pour changer un peu des circuits habituels qui ont prouvé leur inefficience en la matière, et même leur incompatibilité (comme exposé plus haut) ? C’est la question.
w) Autre « essai de description » de l’accessibilité pour les autistes
(point de vue personnel par EL, pas forcément la « position officielle de l’AA » car chacun a son approche, et l’autisme c’est aussi une diversité à respecter) :
Pour moi, en résumé « l’accessibilité pour les autistes » consiste tout simplement à faire en sorte que ces personnes puissent « accéder » aux mêmes choses (lieux, transports, services, processus, tout) sur la base de l’égalité avec les personnes non-handicapées, c’est à dire sans être défavorisées.
Cela nécessite de supprimer les obstacles structurels ou systémiques ou conceptuels qui créent des empêchements ou des handicaps pour les autistes, c’est à dire les choses qui correspondent aux définitions de l’autisme, des troubles caractérisant l’autisme, et des handicaps autistiques.
Ces problèmes se présentent en matière de communication, de relations sociales, et d’ « atteintes à l’harmonie » (sensorielles, mentales et autres).
De la même manière que pour les PMR il faut des rampes et des ascenseurs (ou, mieux, pas de dénivelés), eh bien pour les autistes il faut également supprimer les obstacles, mais ceux qui correspondent à leur handicap.
En particulier, il s’agit de supprimer les « barrières attitudinales » présentées par l’environnement social (non-autistique, donc), c’est à dire des problèmes de manque d’attention, de confusion, de « jugements automatiques » (toujours défavorables pour les « pas normaux »), mais aussi de refus d’adaptation, et d’obligations ou « d’injonction de normalité » (sans parler de là où mène tout ça : l’exclusion ou l’auto-exclusion, voire le suicide ou « l’auticide »).
Ce qu’il faut comprendre, c’est que vu que notre handicap est principalement « impalpable » (si on excepte les questions « sensorielles »), alors les mesures de « correction sociale » à entreprendre sont elles-mêmes assez « abstraites », ce qui fait qu’elles sont difficiles à comprendre par « le système normal », et ce d’autant plus que pour accepter de mettre en oeuvre ces mesures, ce « système » est obligé d’admettre ses propres défauts (ce qui explique, à mon avis, le « trou noir » ou « l’angle mort » en la matière, surtout en France, pays ne se distinguant que très médiocrement en matière d’humilité et d’auto-introspection).
Car en fin de compte, construire l’accessibilité pour les autistes, cela revient à déconstruire l’inaccessibilité produite par les « errements sociaux normaux » (autrement dit, à réduire les « Troubles Non-Autistiques »).
En effet, quand des choses sont « vertueuses » ou harmonieuses, cela ne nous crée aucun problème d’accessibilité.
Pour véritablement comprendre l’accessibilité pour les autistes, il faut mieux comprendre l’autisme, c’est à dire qu’il faut comprendre que « l’autisme » (et non les troubles qui le caractérisent), c’est d’abord la « Naturalité », la cohérence et l’harmonie (donc sans « vices »), dans une auto-protection. C’est aussi simple que ça.
Une fois qu’on a compris ça (comme je l’ai compris dès 2015), ensuite tout devient limpide.
Les « troubles objectifs » sont le plus souvent le résultat du fait que les personnes autistes sont plongées dans un environnement social (globalement) qu’elles perçoivent comme incohérent / absurde / erroné et souvent inquiétant ou « toxique », ce qui ne peut que maintenir ou renforcer leur auto-distanciation.
Et les « troubles subjectifs » ne sont pas des problèmes, ils ne sont perçus comme tels qu’à cause du caractère « perverti » ou défectueux des « raisonnements normaux » ou des « conventions sociales » (très souvent débiles)
(Exemple : l’incapacité à mentir est perçue comme un « trouble », et c’est vrai que c’est un problème, mais uniquement parce que le système entier est « pourri », ce n’est pas intrinsèquement un « vice », au contraire).
On peut dire aussi que l’autisme c’est comme un verre en cristal, et le non-autisme comme un gobelet en plastique : dans une armoire où il y a 99 gobelets en plastique (incassables, bien adaptés), ceux-ci se moquent du pauvre verre en cristal, si fragile et « inadapté » à un environnement pas fait pour lui (exemple : cantine, discothèque…).
Comme toujours, on ne peut pas comprendre ces choses si on confond « l’autisme » avec les « troubles qui caractérisent l’autisme » (cf. explications), ne serait-ce que parce que la notion de « troubles » (ou de « défectuosités) interdit évidemment la présence de la Naturalité, de la cohérence et de l’harmonie dont je parle (et donc de l’absence de vices, dans le cas d’un « parfait autiste »).
On peut toujours répliquer que certains autistes ont des « vices », mais ce sont tout simplement des choses « apprises des Troubles Non-Autistiques », c’est à dire des apprentissages sociaux effectués en croyant que la « normalité sociale » actuelle (et occidentale) serait ce vers quoi il faut tendre.
Il est nécessaire de comprendre aussi que le simple fait d’être « non-autiste » n’implique pas forcément de présenter des « Troubles du Non-Autisme » (ni les autistes ni les « non-autistes » ne sont mieux les uns que les autres, les non-autistes sont sévèrement impactés et victimes de leur propre système, c’est tout) : certaines personnes non-autistes y résistent assez bien, mais le problème ici est « collectif » ou « social », les « Troubles du Non-Autisme » (ou TNA) sont des sortes de « vices du système social », que les personnes non-autistes ne font que répliquer (consciemment ou non)… parce qu’elles sont non-autistes, donc dotée d’un conditionnement de « copie automatique », et dépourvues de l’auto-protection conférée par l’autisme (ce qui est une des ses principale qualités, et donc un des plus gros problèmes pour le système ‘normal-socialisationniste » adverse).
Tout ça est pourtant simple à comprendre, mais pour ça il faut « regarder par le bon côté de la longue vue » (sinon on dit « ben ça marche pas ce truc »), ce qui oblige à une remise en question totale, et à reconnaître l’existence des TNA, ce qui est évidemment TRES déstabilisant, voire impossible, pour les personnes non-autistes.
Elles « sentent » (avec crainte qu’on perçoit bien) que tout le système dans lequel elles baignent est foncièrement absurde, erronée, vicié, injuste et dangereux, elles le voient bien chaque jour, mais elles n’ont pas la « distance » (ou le courage, ou la force) pour vraiment comprendre le fond de ces choses.
Et je n’ai rien inventé : il y a bien longtemps, Jiddu Krishnamurti disait « Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société malade ».
C’est la phrase qui devrait guider la construction d’une politique d’accessibilité pour les autistes.
Mais pour cela les pouvoirs publics (particulièrement « psychorigides » et « aveugles » et de mauvaise foi en France) doivent sortir du déni, c’est à dire qu’ils doivent accepter de voir et de dire que le roi est nu, donc on en est encore bien loin, hélas. C’est la France.
B1.2/ L’assistance humaine (à distinguer de l’accessibilité)
Il faut aussi des mesures d’assistance humaine (« assistance personnelle ») (cf. RAPCA) au domicile de la personne autiste ou à proximité, et sans que ce ne soit dicté ou influencé par les « associations gestionnaires » ou prestataires.
Et il faut également une « Assistance Socio-Administrative Accessible et Adaptée à l’Autisme (AS4A) », notamment à distance et par écrit, disponible notamment pour les situations d’urgence, et qui puisse être connue (par exemple par des cartes ou bracelets) par les tiers en présence (services de sécurité par exemple) qui doivent pouvoir les utiliser.
–> Voir davantage d’explications dans notre contribution du 12/05/2021 et notre déclaration du 25/05/2021 au Comité CDPH de l’ONU.
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A/ Définition
B1/ Objectif Prioritaire (accessibilité et assistance) – B2/ Objectif Principal (liberté) – B3/ Objectif Vital (vie)
C1/ Principes généraux – C2/ Domaine d’activité – C3/ Obligations
D/ Conception de l’autisme – Neurodiversité
E/ Bref historique
B2/ Un Objectif Principal : l’Egale Liberté, donc la désinstitutionnalisation
Les choses sont simples et claires à ce sujet ; voici
notre « A-B-C de la désinstitutionnalisation” :
A- Toutes les personnes ont le droit à la même liberté de choix et notamment celui du lieu de vie et celui des personnes fréquentées, et ce droit doit être mis en oeuvre concrètement sans tergiversations ni feintes.
B- La ségrégation, l’éloignement, la concentration et l’internement des personnes sont inadmissibles et c’est non-négociable (à l’exception des prisons ou des rares cas de dangerosité réelle et prouvée).
C- Ce sont les services qui doivent aller vers la personne là où elle vit (en liberté comme les autres), et non la personne qui doit aller vivre là où cela arrange les services.
Les entreprises du secteur médico-social doivent se réorganiser pour fournir tous leurs services hors de leurs murs (sauf pour ceux ne durant que quelques heures par semaine si l’établissement est situé dans la cité), et les locaux devenus inoccupés doivent être convertis pour d’autres usages.
(Si certains services peuvent nécessiter l’usage de bâtiments pour leur administration ou pour recevoir ponctuellement les personnes handicapées pour des soins impossibles à faire à domicile, ces lieux ne peuvent en aucun cas leur servir de domicile ou les héberger, sauf bien sûr pour le cas des personnes sans abri et si tel est leur souhait.)
Pour plus d’informations sur la désinstitutionnalisation, voir par exemple cet article du Collectif Arrêt Traitements Forcés
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A/ Définition
B1/ Objectif Prioritaire (accessibilité et assistance) – B2/ Objectif Principal (liberté) – B3/ Objectif Vital (vie)
C1/ Principes généraux – C2/ Domaine d’activité – C3/ Obligations
D/ Conception de l’autisme – Neurodiversité
E/ Bref historique
B3/ Un Objectif Vital : « Naître ou ne pas naître », notre combat vital contre l’eugénisme
La vision défectologique de l’autisme prônée par la quasi-totalité des parties prenantes (et notamment par celles qui gagnent plus d’argent en présentant l’autisme comme une calamité) nuit au bonheur des autistes et favorise le suicide ; permet l’exclusion, la ségrégation, la concentration, l’exploitation discrète, la privation de libertés et la violation des principes moraux humains les plus évidents (en commençant pas l’équité).
Mais il y a encore pire : ce cauchemar amène le public à se représenter les autistes comme des personnes qui souffrent à cause de leur autisme (alors que nous pouvons démontrer que sans l’intervention des Troubles du Non-Autisme il n’y a quasiment plus de problèmes), et tout ce système (qui repose sur une approche médicale alors qu’elle devrait être sociale) fait que presque tout le monde voit l’autisme comme une maladie (alors qu’il n’y a rien de malsain dans le fait de ne pas être adapté à une société malade), ce qui dès lors amène « logiquement » (par une cascade de non-sens et d’erreurs) la société à envisager de s’opposer à la naissance de personnes autistes (grâce aux « avancées de la recherche »), ce qui n’est rien d’autre que de l’eugénisme, ou le génocide programmé d’une catégorie de personnes.
Ceci existe déjà pour les personnes trisomiques, hélas : progressivement, la France « éradique la trisomie en éradiquant les trisomiques », dans l’indifférence générale, alors que les particularités de ces personnes ne le justifient en rien.
Les leçons de l’Histoire sont bien vite oubliées, l’innommable est déjà de retour.
Le droit de vivre de notre catégorie de personnes commence par son droit de naître.
Dans le mortellement stupide combat de l’homo sapiens contre la Nature, notre camp est – nativement – celui de la Nature.
C’est celui qui finira par vaincre l’aberration, et nous y contribuerons de toutes nos forces.
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A/ Définition
B1/ Objectif Prioritaire (accessibilité et assistance) – B2/ Objectif Principal (liberté) – B3/ Objectif Vital (vie)
C1/ Principes généraux – C2/ Domaine d’activité – C3/ Obligations
D/ Conception de l’autisme – Neurodiversité
E/ Bref historique
C1/ Principes Généraux
Les Principes Généraux non-négociables devant guider toute réflexion ou action dans l’Alliance Autiste sont les suivants.
Ils doivent être appliqués aussi bien en interne (entre collègues) qu’en direction des personnes et entités externes à l’association.
1/ Vérité (inclut réalisme, sincérité, honnêteté, transparence et rectitude)
2/ Discernement (inclut lutte contre la confusion et l’amalgame, précision, justesse, rigueur et pondération)
3/ Harmonie (inclut cohérence, ordre, équité, impartialité et justice)
4/ Liberté (inclut toutes les formes de liberté de choix et le refus de l’autorité non préalablement acceptée)
5/ Altruisme (inclut abnégation personnelle (absence de toute considération d’ordre personnel), bienveillance, compassion, respect du respectable, humilité et discrétion)
6/ Positivité (inclus correction d’erreurs, efforts, constructivité, pragmatisme, efficacité, défense de la vie)
7/ Calme (inclut sagesse et diplomatie)
8/ Dialogue (inclut concertation, ouverture et écoute)
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A/ Définition
B1/ Objectif Prioritaire (accessibilité et assistance) – B2/ Objectif Principal (liberté) – B3/ Objectif Vital (vie)
C1/ Principes généraux – C2/ Domaine d’activité – C3/ Obligations
D/ Conception de l’autisme – Neurodiversité
E/ Bref historique
C2/ Domaine d’activité
C2.1/ Principe
– L’Alliance Autiste ne fait aucune discrimination, c’est à dire aucune « distinction » (différenciation ou traitement particulier) qui serait basée sur certains critères de discrimination selon l’Article L.225-1 du Code Pénal, à l’exception de l’autisme,
– donc, pour éviter tout risque de discriminer préjudiciablement, l’Alliance Autiste ne tient compte d’aucun critère de discrimination (c’est à dire qu’elle ne fait pas de « distinction » sur ces critères).
C2.2/ Application
C2.3/ Plus de détails
- L’Alliance Autiste a pour domaine uniquement l’autisme et les personnes autistes, toutes les personnes autistes sans exceptions (comme expliqué dans notre présentation initiale en 2014)
Dans ses travaux, démarches et objectifs, l’Alliance Autiste n’a pas pour vocation de s’occuper de « particularités » autres que l’autisme (quelles qu’elles soient), mais elle peut naturellement en tenir compte au cas par cas si besoin (c’est à dire en cas de problème concret précis et sans en déduire des généralités). - Ainsi, l’Alliance Autiste n’effectue aucune discrimination ni distinction ni différenciation « de principe » (ou « a priori ») concernant des critères autres que le fait d’être autiste ou non-autiste, ce qui est nécessaire pour ses objectifs.
Dans nos travaux, réflexions et actions, nous ne faisons pas de distinctions ou de discriminations, qu’elles soient négatives ou positives ou autres, c’est à dire que nous ne prenons pas en compte les critères de discrimination en France (tels que le « genre », la couleur de peau, l’orientation sexuelle, etc., à l’exception de l’autisme, ce qui est nécessaire pour notre objectif).
Ceci a pour but notamment d’éviter des oppositions, clivages et conflits entre personnes autistes, basées sur des suppositions, interprétations, procès d’intentions etc., et aussi d’éviter la création de mécanismes artificiels de « protection » ou même de favorisation, ce qui génère de nouvelles oppressions et de nouvelles injustices.
Nous ne pouvons pas prendre en considération (de manière « préalable ») les particularités autres que l’autisme (notamment en matière de genre, de couleur de peau, de préférences affectives, d’origine sociale), et donc celles-ci ne confèrent aucun droit ni aucun traitement particuliers (ni favorable ni défavorable ni même neutre : c’est hors-sujet, en dehors de notre domaine d’activité). - Nous n’acceptons aucune injustice ni aucune oppression par un groupe social sur un autre, et il n’est pas question pour nous de partir du principe qu’un groupe (même les autistes) serait davantage opprimé qu’un autre (même si c’est peut-être vrai) pour guider nos réflexions et actions, car celles-ci ne sont pas basées sur des personnes mais sur des principes et des objectifs à atteindre, ce qui ne nécessite pas d’opposer des catégories de personnes entre elles.
- Il existe d’autres associations spécialisées dans d’autres particularités ou oppressions, et beaucoup d’entre elles ont une approche intersectionnelle (qui prend en compte toutes les particularités et oppressions) : c’est certainement très utile, et cela dépasse nos compétences et notre domaine d’activité.
(Voir AFFA (femmes) ou CLE Autistes (intersectionnalité, toutes oppressions)) - Cela ne signifie pas que nous considérons que ces différences et oppressions supplémentaires n’existent pas, et toutes les personnes autistes ou qui souhaitent nous aider sont bienvenues de la même manière, à partir du moment où elles observent un devoir de réserve quant à leurs autres « combats sociaux » (à titre collectif).
- De la même manière, l’Alliance Autiste n’a aucune position ni considération (même pas la neutralité) en ce qui concerne les idéologies politiques, philosophiques, religieuses ou autres sans lien particulier avec l’autisme : c’est tout simplement hors de notre domaine d’activité (qui est uniquement l’autisme et les autistes, ni plus, ni moins).
- Chaque association est libre de définir son domaine d’activité de manière plus ou moins large : l’Alliance Autiste a choisi de ne s’occuper que d’autisme, ce qui évidemment n’enlève rien aux mérites des organisations qui ont choisi des domaines plus restreints (comme « Asperger » ou « femmes autistes ») ou plus larges.
Chacun est libre et personne ne devrait imposer telle ou telle étendue dans les activités ou considérations.
Ce n’est pas à notre association de faire le nécessaire pour que les autres particularités ou oppressions soient dûment prises en compte par le système socio-administratif ; nous n’avons vraiment pas les moyens de « gérer » plus que ce qui a été prévu à la création de l’association.
Cette situation n’est toutefois pas « gravée dans le marbre », mais nous ne pouvons pas nous diversifier davantage pour l’instant. - Par conséquent, lors de toute activité ou discussion dans le cadre de l’Alliance Autiste (sauf dans le groupe de discussion Telegram « Totale liberté d’expression »), les participant(e)s s’interdisent toute considération ou jugement au sujet d’autrui ou à leur propre sujet concernant des questions :
- de « genre »
(- Nous n’accordons aucune importance à ce paramètre, sauf quand – dans une situation individuelle – la preuve est apportée qu’il y a bien une nuisance ou une oppression en rapport avec le « genre » et que celle-ci serait moindre ou n’existerait pas en l’absence d’autisme : dans ce cas, il convient d’analyser en premier lieu l’impact de l’Absence de Prise En Compte Correcte de l’Autisme, puis de montrer que la nuisance est bien fondée (au moins en partie) sur le « genre », puis d’analyser les éventuelles corrélations entre autisme et « genre » dans cette situation.
– Les autistes hommes, femmes, ou autres genres, n’ont pas à mettre en avant leur « genre » (ou « le genre ») pour faire des revendications ou pour opposer des « genres » entre eux. (Par exemple le féminisme suppose que l’homme est fatalement plus négatif ou nuisible ou « oppresseur » que les femmes, ce qui n’est pas forcément vrai : en matière d’autoritarisme et d’oppression, on observe plutôt l’inverse dans le milieu de l’autisme).) - de préférences affectives (ou sexuelles)
(- Ceci est de l’ordre de la sphère intime donc privée et n’a pas vocation à être rendu public : de ce fait, il n’y a pas lieu de s’y intéresser, sauf quand – dans une situation individuelle – la preuve est apportée qu’il y a bien une nuisance ou une oppression en rapport avec ces préférences et que celle-ci serait moindre ou n’existerait pas en l’absence d’autisme : dans ce cas, il convient d’analyser en premier lieu l’impact de l’Absence de Prise En Compte Correcte de l’Autisme, puis de montrer que la nuisance est bien fondée (au moins en partie) sur ces préférences, puis d’analyser les éventuelles corrélations entre l’autisme et ces préférences dans cette situation.
– La question de la responsabilité de la personne doit être posée, dans le cas où elle aura « exposé » ses préférences hors de sa sphère privée de manière active et/ou intentionnelle (éventuellement « oppressante ») c’est à dire de manière non-nécessaire.)
- de couleur de peau
(- Cela n’a aucune importance. Nous pensons que les collectifs anti-racisme font plus de mal que de bien en opposant sans cesse les « couleurs des gens », c’est à dire en faisant eux-mêmes de la discrimination au sens de l’Article L.225-1 du Code Pénal (c’est à dire des distinctions).
– Cependant, si – dans une situation individuelle – la preuve est apportée qu’il y a bien une nuisance ou une oppression en rapport avec la couleur de peau, la « race », l’ethnie etc., et que celle-ci serait moindre ou n’existerait pas en l’absence d’autisme, il convient alors d’analyser en premier lieu l’impact de l’Absence de Prise En Compte Correcte de l’Autisme, puis de montrer que la nuisance est bien fondée (au moins en partie) sur ces critères de « couleur de peau », puis d’analyser les éventuelles corrélations entre l’autisme et ces critères dans cette situation.
(A ce jour (12/2022), personne n’a jamais pu nous apporter une preuve de corrélation entre les discriminations préjudiciables basées la couleur de peau, et l’autisme. Si une personne autiste est davantage pénalisée parce qu’elle est « noire », cela relève du racisme et nous ne voyons pas le rapport avec l’autisme.) - d’origine ou de condition sociale (autre que le fait d’être autiste)
- d’idéologies politiques, philosophiques, religieuses ou autres sans lien particulier avec l’autisme.
- de « genre »
0/ Résumé audio
A/ Définition
B1/ Objectif Prioritaire (accessibilité et assistance) – B2/ Objectif Principal (liberté) – B3/ Objectif Vital (vie)
C1/ Principes généraux – C2/ Domaine d’activité – C3/ Obligations
D/ Conception de l’autisme – Neurodiversité
E/ Bref historique
C3/ Obligations
- Entre membres actifs et entre associations, il faut se focaliser sur ce qui nous rapproche et non sur ce qui nous divise (en général, c’est uniquement le contraire qui est fait : polémiques et querelles permanentes, et dès qu’il est question de construire ou de collaborer, il n’y a plus personne).
- Dans toute participation active à l’Alliance Autiste (c’est à dire au-delà de simples commentaires), il faut se baser uniquement sur les principes et les objectifs : il faut à tout prix laisser de côté toute « Considération d’Ordre Personnelle » (questions d’ego, d’honneur, de « réputation », d’intérêts personnels, ou – pire – de carriérisme (cf. situation déjà endurée en 2014-2017)).
- Notamment, ce que pense ou dit (ou pourrait penser ou dire) quiconque à l’égard de quiconque ou de quoi que ce soit n’a strictement aucune importance dans l’Alliance Autiste : ces choses ne sont absolument pas prises en considération, et seuls les actes comptent.
- Compte tenu de notre domaine d’activité, les participants actifs doivent observer un devoir de réserve concernant leurs éventuels « combats » collectifs sur des sujets autres que l’autisme.
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A/ Définition
B1/ Objectif Prioritaire (accessibilité et assistance) – B2/ Objectif Principal (liberté) – B3/ Objectif Vital (vie)
C1/ Principes généraux – C2/ Domaine d’activité – C3/ Obligations
D/ Conception de l’autisme – Neurodiversité
E/ Bref historique
D/ Conception de l’autisme
Notre conception de l’autisme :
- Se base sur
- Notre distinction fondamentale entre « l’autisme« , « les troubles de l’autisme« , et « les handicaps autistiques« (cette distinction est INDISPENSABLE et si on n’a pas cette évidence à l’esprit il est assez vain de discuter sur l’autisme).
- La « naturalité » de l’autisme, en considérant notamment que l’autisme est une différence naturelle faisant partie de la « biodiversité humaine », et que cette particularité permet une auto-protection de la naturalité harmonieuse (ou de l’harmonie naturelle) de l’être humain.
(Voir les explications sur l’autisme selon l’Organisation Diplomatique de l’Autistan).
- Le fait que les autistes ne souffrent pas de « l’autisme », mais principalement des conséquences de l’absence de Prise En Compte Correcte Partout, c’est à dire des Atteintes Socio-Générées (sensorielles, mentales ou autres), qui doivent être réduites grâce à une correction du système social (non-autistique).
- Est donc « non-défectologique » (sauf si on parle des « défauts sociaux » à corriger).
Précisions concernant la « neurodiversité » :
-
- De manière générale, nous ne sommes pas contre le concept de la « neurodiversité », mais il semble contenir certains problèmes :
- comme quasiment toutes les autres, cette approche confond (pour l’instant) « l’autisme » avec les troubles de l’autisme » (ce qui empêche de comprendre l’autisme ou d’en parler de manière sensée),
- elle mélange des choses qui sont objectivement « des défauts » (les « troubles dys », qui ne confèrent aucune qualité a priori), avec des choses qui ne « sont » pas des défauts (mais qui peuvent en contenir) : c’est son droit, mais cela génère des confusions méritant des clarifications,
- le concept de la « neurodiversité » contient une limitation qui « enferme » l’autisme dans une dimension purement neurologique, or, bien qu’effectivement notre fonctionnement soit particulièrement caractérisé par le « neurologique », rien ne prouve que la « nature de l’autisme » ne serait pas plus profonde.
- dans le même registre, le fait de réduire le fonctionnement autistique à un aspect purement neurologique est assez voisin d’une « approche médicale de l’autisme », qui nous semble grandement erronée,
- certains des adeptes de la « neurodiversité » se lancent dans la représentativité et le plaidoyer auprès des instances publiques chargées du handicap, tout en affirmant haut et fort (dans leurs espaces en ligne) qu’ils ne sont pas handicapés.
Note : Cependant, le fait d’être « neurodivergent » n’implique pas forcément la présence d’un handicap.
- Nous n’avons pas besoin du concept de la « neurodiversité » pour nos activités, plaidoyers et positionnements. Nous faisions déjà notre plaidoyer, et sans lacune idéologique, avant l’apparition de ce concept.
- Si besoin, nous préférons parler de « biodiversité humaine« .
- De manière générale, nous ne sommes pas contre le concept de la « neurodiversité », mais il semble contenir certains problèmes :
Documents de travail (réservés aux autistes) pour améliorer ces textes
0/ Résumé audio
A/ Définition
B1/ Objectif Prioritaire (accessibilité et assistance) – B2/ Objectif Principal (liberté) – B3/ Objectif Vital (vie)
C1/ Principes généraux – C2/ Domaine d’activité – C3/ Obligations
D/ Conception de l’autisme – Neurodiversité
E/ Bref historique
E/ Bref historique
Pour en savoir plus, il est utile de prendre connaissance de ce bref historique des activités de l’Alliance Autiste entre 2014 et 2020.