DISAND : Précisions (et nouveaux questionnements) concernant nos demandes d’informations et d’assistance

De : Alliance Autiste <contact@allianceautiste.org>
Date: jeu. 27 oct. 2022 à 00:03
Subject: Précisions (et nouveaux questionnements) concernant nos demandes d’informations et d’assistance
To: COMPAGNON Claire <claire.compagnon@pm.gouv.fr>, GIRARD Mylene <mylene.girard@pm.gouv.fr>, POULET Celine <celine.poulet@pm.gouv.fr>
Cc: Claire Hédon <claire.hedon@defenseurdesdroits.fr>, <e.renaud-garabedian@senat.fr>
 

Le 27/10/2022
 
Madame la Déléguée Interministérielle Autisme et TND,
Madame la Secrétaire Générale du CIH,
 
1. Problème des répétitions et du Mutisme Administratif Torturant
 
1.1. Nous vous prions de bien vouloir pardonner les rappels de demandes d’informations (et d’aide).
Nous ne voyons pas comment faire autrement, et nous savons que l’inaction de notre part à ce sujet ne produirait aucun effet.
 
1.2. L’idée très classique selon laquelle ce serait la multiplication de ces rappels désespérés qui motiverait le mutisme qui nous est infligé ne tient pas, du fait de l’impossibilité d’une vertu rétroactive, et aussi de l’absence regrettable d’adaptations qu’elle impliquerait.
 
1.3. Comment faut-il faire pour obtenir les informations que nous demandons (à vous et au “DdD”) ?
 
1.4. Est-ce qu’au “Pays des Droits de l’Homme (Normal)” il est “impossible” d’obtenir ces informations (qui ne relèvent pourtant pas du “secret”) ?
 
1.5. A combien de rappels avons-nous “droit”, pour un même questionnement, par an ?
 
1.6. Et combien d’années (ou de décennies) faudrait-il au maximum pour que ces rappels finissent par être considérés utilement ?
(Par exemple, 3 rappels par an pendant 33 ans pour un même sujet, cela ferait 99 rappels, et alors peut-être que vos successeurs (si la République existe encore) voudraient accepter de considérer l’idée de faire un geste ?
Mais si 3 par an est au-delà du seuil d’admissibilité (celui qui permet si odieusement d’exclure les usagers méprisés et suppliciés dans la case “harcèlement”), alors il faudrait au moins nous le dire (boule de cristal en panne), et on pourrait essayer seulement deux rappels par question. Simple suggestion. Dans un système où “on marche sur la tête”.)
 
2. Grave problème scandaleux du “Défenseur des Droits”
 
2.1. Le refus d’informer qui nous est imposé par cette étonnante entité étant avéré, pouvez-vous nous dire si nous pouvons recourir à vos services d’intermédiation pour tenter de diminuer ces difficultés et problèmes, ou au moins pour obtenir lesdites informations (de manière suffisamment “officielle”, et pas des “avis personnels”) ?
(Dans notre réunion de juin, il semble avoir été dit qu’en l’absence des “référents autisme” demandés par l’ONU, la DISAND est compétente pour tenter de remplir ce rôle.)
 
2.2. Dans la négative, comment faire alors pour obtenir ces informations ?
 
2.3. Quel serait (si cela existe) le nom de la personne ou du service qui, chez le DdD, serait en charge du handicap ? Et son contact, évidemment.
Notons que la communication avec Madame l’Adjointe aux discriminations est… difficile.
Il y a peut-être un spécialiste du handicap dans cette institution ?
Rien qu’au Ministère de la Justice, il y a 600 “référents handicap” (nous a dit M. Salvini lors de notre réunion), donc pourquoi pas au moins UNE personne chez le DdD ?
 
2.4. Si cette personne existe, alors dans quelle mesure est-ce que vous comptez faire en sorte qu’elle soit suffisamment formée à l’autisme ?
(Histoire de diminuer les supplices à vie créés inconsidérément par cette même entité, par exemple.
Note : Ne pas savoir est pardonnable, mais refuser de savoir est coupable. De notre côté nous avons toutes les preuves. Accablantes.)
 
2.5. Quid d’un groupe de travail ou au moins d’une réunion sur l’accessibilité du DdD aux personnes autistes handicapées, dont nous avions parlé avant l’été avec Madame Girard ?
 
2.6. Nous expliquons les choses à la HAS, à l’ONU, à l’OMS, et plus, donc quel est le problème qui fait que depuis 2015 les services de l’Ombudsman de la France freinent des quatre fers (ou ne daignent pas apparaître en haut de leurs donjons, dans les supernelles brumes) chaque fois qu’on leur parle de “référent autisme” ou d’accessibilité ??
 
2.7. Comment est-ce qu’une institution étatique (dont le responsable est le numéro onze dans l’ordre protocolaire de la République française) pourrait donc “veiller au respect des droits”, en se rendant coupable d’agissements aussi éhontés (et qui peuvent être documentés sans aucune difficulté par nos soins, si besoin) ?
 
2.8. Et comment est-ce que cette institution pourrait donc espérer lutter (sérieusement) contre la discrimination préjudiciable en matière d’autisme, lorsque – en fin de compte – elle a “tout faux” sur le sujet ?
(C’est tellement flagrant et tellement grave, qu’on ne va pas faire de périphrases ici.)
 
2.9. Le professionnalisme et le courage de reconnaître ses erreurs, et d’aller de l’avant de manière constructive, en faisant fi des “considérations d’ordre personnel” (vexations…) sont-ils donc à ce point “impossibles” (ou interdits) au sein de cette incomparable entité ?
 
3. Question de la quête de l’assistance (rappel et précisions)
 
3.1. Nos “demandes d’aide” ou “demandes d’assistance” sont à distinguer de nos “demandes d’informations”.
On notera cependant que si les informations étaient fournies (ce qui semblerait logique et pas du tout abusif), alors il y aurait nettement moins de difficultés, et donc de besoin d’aide.
Ces difficultés viennent uniquement des services étatiques, du fait de leur Mutisme (ou parfois, pire, de réponses erronées).
(Une réponse s’appuyant sur l’existence d’une fourniture d’informations qui existe dans l’imagination mais pas dans la réalité, est – selon nous – une “réponse erronée”, et elle “ne convient pas”, non.)
 
3.2. (Toujours la même question)
Où se cache l’assistance publique gratuite pour les organisations de personnes handicapées autistes ?
 
3.3. Dans le secteur médico-social, il y a deux millions d’employés.
A la DISAND, il n’y a qu’une poignée de personnes qui font ce qu’elles peuvent (très honorablement) pour fournir cette assistance, et en plus cela ne semble pas faire officiellement partie de ses missions : pouvez-vous avoir la gentillesse d’expliquer cette apparente hérésie, SVP ?
 
4. Si ce que nous faisons (avec nos demandes) “ne convient pas” ou pose un problème, nous en sommes évidemment navrés, mais alors – et on en revient toujours aux mêmes questions – comment donc faut-il faire, et qui nous aide pour le faire ?
 
4.1. Ou faudrait-il, peut-être, pour être entendus et pour recevoir enfin les informations auxquelles les autistes et familles ont droit, que nous ayons un comportement parfaitement “normal”, en “marchant sur des oeufs” (ou plutôt “sur des charbons ardents”, comme nous le confiait Josef le 01/11/2014) ?
Nous avons fait le maximum en la matière : cela ne fonctionne pas.
Et en plus, une telle obligation serait discriminatoire, ce serait comme obliger des handis en fauteuil à monter sans ascenseur au 10ème étage, comme nous l’avons maintes fois expliqué (dans le désert administratif français de la “gestion” de l’autisme).
 
5. Qu’est-ce qu’il faut faire exactement, pour recevoir une réponse de votre part à ce courriel, SVP ?
(Note : Le classique “Il ne faut pas faire comme vous faites”, nous le connaissons déjà, et il ne nous aide pas, dans ce “jeu” cruel où apparemment quoi qu’on fasse on perd, et où “les autres” ont toutes les cartes (et tous les billets)).
 
Veuillez croire,
Madame la Déléguée Interministérielle Autisme et TND,

Madame la Secrétaire Générale du CIH,
à l’assurance de notre écoeurement chaque jour croissant.

 

“« Aux personnes en situation de handicap,

je veux ici dire très solennellement
que la République sera toujours à leurs côtés
et qu’à chaque fois qu’il y a une difficulté, une impasse, une épreuve,
qu’ils n’ajoutent pas une forme de culpabilité à ce qu’ils vivent :
c’est la nôtre, de culpabilité, pas la leur.

Eux, ils ont à croire en leurs rêves.

Votre différence, ça n’est pas celle que nos regards
– trop habitués aux normes – croient voir :
votre différence, c’est votre potentiel. » [1]

Emmanuel MACRON
Conférence Nationale du Handicap

Palais de l’Elysée – 11/02/2020″
 

Alliance Autiste
 
ONG d’autistes pour la liberté et la défense des autistes, l’accessibilité et la Prise En Compte Correcte de l’Autisme Partout, et l’application de la CDPH en France
enregistrée en France sous le numéro W691085867