Madame la Déléguée Interministérielle Stratégie Autisme et Neuro-Développement (DISAND)
Il est désormais patent que vous refusez tacitement de nous faire participer à l’élaboration de la prochaine Stratégie autisme et à vos autres travaux : cela fait TRES longtemps que nous le demandons, très poliment et diplomatiquement, et on ne peut pas faire plus déférent dans une situation aussi torturante, au risque de devenir carrément hypocrite, ce qui est « normal » au Non-Autistan, mais ce que nous avons le droit de refuser.
Vous ne pouvez pas exiger l’hypocrisie de la part de personnes autistes, et tout le « collaborationnisme mielleux » observé par ailleurs est nauséabond, et surtout il est fondamentalement injuste voire illégal ou inconventionnel, du fait qu’il participe à l’exploitation indirecte du handicap en France, sur fond de ségrégation-concentration, et « naturellement » de l’exclusion qui en découle, avec son corollaire : l’absence criante d’accessibilité pour les autistes (sujet visiblement de peu d’intérêt pour vos instances puisque ça fait plus de 6 mois que nous demandons la participation à cet effet, en vain).
Nous ne pouvons pas comme ça vous envoyer des dizaines et des dizaines de demandes et de suppliques variées (et parfois originales dans l’espoir de susciter un « déclic ») pendant des années, d’autant plus que ce serait utilisé – comme toujours – comme prétexte pour faire le contraire de ce qui est demandé, en invoquant un prétendu « harcèlement », ou – pire – en confondant une louable persévérance autistique à but utile avec une sorte d’obsession pathologique improductive ou malsaine.
Le mécanisme est classique et c’est le même que pour les petits enfants autistes : quand on demande poliment et calmement, on n’est pas écouté, et dès qu’on commence à devenir un peu plus insistant (ce qui arrive forcément tôt ou tard), si alors une attention est concédée c’est uniquement pour reprocher aux autistes leur (légitime) irritation et pour utiliser le caractère désagréable ou « pénible » de la situation pour les exclure (c’est à dire pour les garder à la maison, ou pour les envoyer dans des « centres », ou pour les maintenir à distance grâce au Mutisme Administratif, ou encore pour les amener à l’exil, voire au burn-out avec la « solution toute prête » de l’enfer psychiatrique, ou enfin « la solution ultime » du suicide.
Sans oublier « la solution finale » (Die Endlösung der Autismusfrage ?) par « l’empêchement de naître », mais on n’y est pas encore.
Nous avons déjà mentionné ce mécanisme dans les lettres ou textes qui visiblement ne vous intéressent pas puisque notre concours est boudé (euphémisme pour évoquer cette proscription cinglante, injuste, absurde, illégale et néfaste pour la cause des autistes, ce qu’on pourrait prouver sans difficultés si une attention sérieuse et suivie était consentie).
On nous force à marcher sur un fil, le moindre « faux pas » dans « la communication ou les relations sociales » est puni car utilisé comme prétexte pour nous ignorer, c’est à dire qu’on se base sur notre handicap pour nous discriminer et nous exclure : c’est flagrant et même accablant, ce n’est même plus à démontrer.
En revanche, du côté du « pot de fer », quand les fonctionnaires et autres agents et directeurs supérieurs et infaillibles font absolument n’importe quoi, là tout passe, y compris quand ils nous traitent pire que des chiens galeux. Nous avons plus de preuves qu’il n’en faut.
Ne parlons même pas des associations d’autistes jouissant de vos faveurs, puisque non seulement elles ne sont pas représentatives des personnes autistes handicapées autistes vu leurs prodigieuses habiletés non-autistiques pour se faire accepter par un système dépourvu d’accessibilité à l’autisme, qui oblige donc à « gommer tout ce qui dépasse » sous peine d’exclusion (comme avec nous), mais en plus elles sont « concernées par les questions de liens d’intérêts » (pour le dire très diplomatiquement, afin de ne pas encore s’exposer à la disqualification automatique pour cause de sincérité dérangeante, cf. ne pas dire que l’Empereur est nul – pardon – est nu (lapsus)).
Ces « liens d’intérêts », que nous avons fait apparaître au grand jour par l’entremise du Comité CDPH (qui, lui, ne nous exclut pas et ne nous trouve pas inintéressants ou inutiles), ils sont quasiment la caractéristique principale dans la composition du CNTSATND, et de nombreux « collèges » du CNCPH : est-ce que nous sommes exclus à cause de nos dénonciations ?
Ou est-ce qu’il faut vraiment qu’on s’accroche au prétexte de la « désagréableté » pour « justifier » notre exclusion ?
Et dans ce cas, comment pourrions-nous être plus agréables dans une situation torturante qui dure depuis 2017, et comment pouvez-vous utiliser notre handicap comme motif pour nous exclure ??
Ne trouvez-vous pas qu’ici (et ailleurs) il semble y avoir peut-être l’ombre de la possibilité d’un « dysfonctionnement » ou d’une « anomalie », ou d’un « comportement-problème » ?
En conclusion, les associations baignant dans les confl… pardon, dans les liens d’intérêt, sont les seules valables à vos yeux, alors que tout cela viole la CDPH et les plus élémentaires notions de logique et de décence, mais pour nous, seule « l’exclusion cordiale » est consentie, parce que nous faisons l’erreur de dire que le roi est nu ou que l’eau ça mouille ?
C’est bien en France que ça se passe, vous êtes sûr(es) qu’il n’y a pas d’erreur, vous assumez vraiment tout ça ?
Le « dialogue structuré avec les associations de personnes concernées », c’est NOUS qui en sommes à l’origine (cf.
https://allianceautiste.org/historique/).
Et la « concertation » tant vantée, notre association était la seule à insister sur cela au début en 2014-2015, ce qui d’ailleurs était jugé « fatigant et aversif » à l’époque.
Et maintenant, vous nous « ghostez »…
Au vu de tant d’exclusion torturante, nous estimons avoir AU MOINS le droit à des explications et des justifications : ne croyez-vous pas ?
Tout ça est absurde et écoeurant, et indigne de la France.
Dans l’espoir résolument « à vie » d’une considération bienveillante aux fins d’apporter ces informations (explications justificatives), nous vous prions de bien vouloir pardonner si possible nos souffrances, nos pêchés (termes ou formes « inadaptés ») et la « pénibilité » de tous ces « troubles torturants », et d’agréer, Mesdames, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.