Dépression, activisme et solutions

(Message et suggestions pour les autistes mais aussi pour les parents)
 
La dépression peut être aussi difficile que facile à résoudre, c’est une question de « réglages mentaux », notamment de focalisation sur des pensées négatives (avec cercle vicieux), ou au contraire positives et constructives.
 
Pour sortir de la dépression il faut avoir un espoir.
En France, dans la situation actuelle (mai 2021), on voit mal comment on pourrait avoir un espoir de quoi que ce soit puisque tout va de plus en plus mal.
 
On ne va pas faire la liste, mais parlons seulement de l’autisme.
Pour que l’autisme soit mieux pris en compte par la société et par les politiques publiques, il faudrait déjà comprendre de quoi il s’agit.
Or, ce n’est malheureusement pas le cas.
 
Depuis 2015, nous expliquons qu’on faut commencer par faire la distinction entre « autisme », « troubles » (caractérisant l’autisme), et « handicap » (relatif à l’autisme).
C’est la Distinction Fondamentale de l’Autisme :
 
A partir de cette ligne, beaucoup hausseront les épaules en pensant qu’ils(elles) savent déjà mieux, ou en pensant d’autres choses, ou parce qu’ils(elles) n’ont pas le temps.
Les autres personnes, plus curieuses et plus ouvertes, voire plus « humbles », prendront peut-être le temps de lire cette page (en lien ci-dessus) et alors comprendront la chose la plus essentielle qu’il faut comprendre quand on parle d’autisme.
 
Tant qu’on ne comprend pas ça, tout le reste est vain, les discussions sont stériles puisque en fait personne ne parle de la même chose, et en mélangeant tout.
 
Et surtout, la confusion (omniprésente) de « l’autisme » avec « les troubles » qui caractérisent l’autisme empêche évidemment de donner leur place correcte aux qualités de l’autisme, puisque des troubles ne peuvent pas avoir de qualités : c’est pourtant simple à comprendre…
 
Donc, en commençant sur des bases aussi viciées, cela ne peut rien produire de bon en termes d’approche correcte de l’autisme, et surtout des personnes autistes.
 
Depuis des années, nous ne cessons d’expliquer ces évidences aux pouvoirs publics, qui l’ignorent complètement et qui continuent à publier sur leurs sites (CRA etc.) que « l’autisme est un trouble ».
A partir de là, le malentendu est déjà complet.
 
Cette confusion permanente et ce refus d’entendre, quasiment « robotiques », expliquent pourquoi la sensibilisation du public et des politiques est si difficile, et aussi pourquoi il y a tant de querelles incessantes, avec pour résultat l’absence de Prise En Compte Correcte de l’Autisme Partout, et donc la continuation (ou l’aggravation) des souffrances « socio-générées » (au sens large) pour les autistes.
 
Si on commence à comprendre cette « Distinction Fondamentale de l’Autisme« , c’est le premier pas, vraiment indispensable.
C’est la clé pour ouvrir la première porte et commencer à sortir enfin des ténèbres obscurantistes et tenaces.
 
Ensuite, pour beaucoup moins déprimer, il faut s’occuper du problème de « l’Estime de Soi« , lequel est ruiné et perverti par la confusion (d’origine « non-autistique ») consistant à s’estimer au travers du jugement supposé d’autrui, ce qui renvoie à la « reconnaissance sociale », notion aux effets pervers très dangereux (avec comme extrêmes une soif maladive de briller, ou à l’inverse – si on n’a pas cette « reconnaissance sociale » – un désir de suicide), alors que pourtant, si on reste « en mode authentiquement autiste », on n’a vraiment besoin de personne pour s’estimer soi-même.
 
Il est évident que la « reconnaissance sociale » est une chose bien difficile à obtenir pour les autistes : souvent, c’est presque une « mission impossible », que pourtant le « formatage social » les oblige à rechercher, tout en se désolant dans des pensées dévalorisantes et en sombrant dans la « déprime ».
Alors qu’il suffit de considérer les choses autrement, et de comprendre que c’est un « non-problème » et que la « reconnaissance sociale » ne vaut rien du tout.
 
Il faut juste être suffisamment « socialement acceptable » pour éviter l’exclusion (dans l’emploi, le logement ou ailleurs), mais ça n’a rien à voir avec la « reconnaissance sociale » : on peut faire le nécessaire pour être suffisamment « estimé » pour accéder à une place par exemple, sans pour autant accorder la moindre importance au jugement de « l’accepteur » sur soi-même.
 
Pour bien comprendre cette question (distinction « estime de soi » / « reconnaissance sociale ») et pour régler ce problème, on peut lire : https://allianceautiste.org/wp-content/uploads/2020/06/20200618-AA_ServPub_ARTIC_DISAND-DISAND-SG-Questionnements-explications-et-suggestions.pdf#page=159
 
De bons moyens pour parvenir à l’estime de soi, c’est la création, l’action (utile), et l’expérimentation, dont notamment les découvertes, les aventures et les voyages : bref, le changement, le plus de changement et de variété possibles.
 
Pour faire changer le système socio-administratif afin d’avoir une Prise En Compte Correcte de l’Autisme Partout, il faut passer par des leviers politiques (lois, réglementations, luttes pour que ce soit appliqué, dénonciations, pressions « diplomatiques » au niveau national ou international, etc.).
 
Les actions de sensibilisation ou de combats « sur le terrain » sont évidemment indispensables, mais elles ne suffisent pas si on ne change pas les choses « par en haut ».
Il faut les deux : la pression concentrée « par le haut » (politique au niveau national) et la pression disséminée « par la base » (sur le terrain).
 
Les actions de sensibilisation (ou politiques) effectuées en solitaire (activistes individuels) ont très peu d’effet globalement, puisque déjà il y a très peu d’autistes à le faire, et puisque ce sont de petites « piques » morcelées et quasiment imperceptibles par « l’adversaire » (le système), qui, lui, est naturellement collaboratif et très puissant.
 
La lutte est plus que très inégale, et c’est pour cela qu’il faut se regrouper en collectifs, MEME QUAND ON N’A PAS ENVIE, et malgré les contraintes ou les frictions (qui arrivent très vite puisque les personnes autistes sont naturellement « solitaires »).
Il faut se forcer, c’est tout. C’est une question de survie.
 
Ainsi, il est beaucoup plus efficace de collaborer (de près ou de loin, avec la liberté souhaitée) avec une association de personnes autistes, déjà parce qu’elle aura beaucoup plus de poids et de droits pour être écoutée par les pouvoirs publics (même quand c’est très long et difficile d’y parvenir puisqu’en France ils font tout ce qu’ils peuvent pour ignorer les explications des concerné(e)s – tout en disant que « l’autisme est énigmatique »).
 
Et pourquoi nous ignorent-ils donc tant, au fait ?
Probablement (en partie) à cause de cette confusion « autisme = troubles », qui pour eux assimile « l’autisme » à un problème « médical », ce qui les amène à « penser » (de manière automatique) que nous ne savons pas très bien ce que nous disons, puisque si nous sommes autistes, « nous n’allons pas bien ».
 
On voit donc là une nouvelle preuve de l’importance de la Distinction Fondamentale de l’Autisme, qu’il faut faire ABSOLUMENT et avant tout.
N’allez pas voir ici une sorte d’injonction d’une « secte » : cette « distinction » est tout simplement une évidence, et il suffit de « connecter deux neurones bout à bout » pour comprendre presque instantanément.
Espérons que cette évidence si capitale finira par se propager enfin (peut-être si quelqu’un accepte de cliquer sur « partager »…).
 
Et de toutes façons, bien sûr que les pouvoirs publics français n’ont pas envie de nous écouter, puisque nous prônons notamment la désinstitutionnalisation, alors qu’eux sont souvent complices (de fait) avec le « système d’exploitation du handicap (médical, « médico-social » et pharmaceutique).
 
Pour en revenir à la question de la plus grande efficacité du mode associatif par rapport à l’individuel, il faut lire l’article 1 de la loi de 2005 mais surtout les articles 4.3 et 33.3 de la CDPH de l’ONU (très utilement précisés par l’Observation Générale N°7), qui *imposent* à l’Etat de prendre en compte ce que leur disent les *organisations* de personnes handicapées. Pas les individuels. Tout est là.
 
Quand on collabore avec une association, il est INDISPENSABLE de « laisser son ego au vestiaire » et de s’intéresser uniquement aux objectifs et aux moyens d’y parvenir, au lieu de se perdre dans des questions et querelles interminables sur des « personnes ». C’est évident.
Regardez toutes les disputes qu’il y a : c’est rarement sur des principes ou des objectifs, mais presque toujours sur des problèmes de frictions entre personnes, elles-mêmes dues à des malentendus, des amalgames, des présomptions etc.
Cela devrait être *interdit* dans les associations.
 
L’association Alliance Autiste a été créée sur le constat de ces querelles et autres aberrations, en stipulant dès 2014 qu’il fallait « se focaliser sur ce qui nous rapproche plutôt que sur ce qui nous divise ».
Si vous voulez tenter l’aventure, n’hésitez pas à nous contacter (par email à contact@allianceautiste.org).
Vous pouvez aussi vous inscrire sur https://AllianceAutiste.org/inscription/, c’est facile et ça n’engage à rien.
 
Pour conclure, il faut rappeler que la deuxième *clé* principale en matière d’autisme, c’est le mot « essayer » (ou « expérimenter », ou « changement »).
(Beaucoup de gens croient hélas qu’il faut protéger les autistes des changements, alors que c’est précisément l’inverse qu’il faut faire – ce que nombre de « success stories » montrent, un peu partout dans le monde.
Mais non, les gens préfèrent suivre des dogmes médicaux alors qu’on voit bien qu’ils ne fonctionnent pas…)
 
Concernant le problème de la « dépression », il faut comprendre que les réflexions trop abstraites, déconnectées de l’expérimentation concrète (surtout en ces temps de confinements) peuvent être très néfastes lorsqu’elles ne rencontrent pas d’obstacles de la réalité « hors de son propre mental », en produisant des raisonnements qui peuvent aboutir un peu à tout ce qu’on veut, du plus mégalomane à son contraire c’est à dire la conclusion qu’on n’a pas de place sur Terre et qu’on doit mourir, ce qui est évidemment erroné mais cela ne peut pas être démontré « en restant dans ses pensées » : il faut absolument changer de cadre, d’abord en se reconnectant avec la Nature (ce qui « remet les idées en place ») puis en faisant des « expériences sociales » concrètes, sans se baser sur des préjugés négatifs ni supposer que tout le monde est hostile sans preuves.
 
Enfin, la solution la plus radicale à beaucoup de ces problèmes consiste tout simplement à quitter la France et même l’Europe (et surtout pas pour aller dans d’autres pays « occidentaux du nord »).
C’est un sujet que peu comprennent (et qui est évidemment difficile à mettre en oeuvre), ou -pire- que les gens ne veulent pas croire (à cause d’on ne sait quel formatage « suprémaciste » à propos de la France, qui s’effrite pitoyablement dès qu’on commence à découvrir les autres pays et leurs peuples (surtout « du sud », ou « à l’est »), nettement moins arrogants, plus humains, plus simples, plus vrais, en fin de compte des « Pays Moins Handicapants pour les Autistes ».
Ceux qui on tenté l’expérience savent que c’est véridique, et qu’alors on peut reprendre goût à la vie, et même découvrir une « vraie vie » (« comme ça devrait être »), qu’on n’aurait même pas imaginée en France.
 
L’union fait la force : c’est bien vrai.
Bon courage.
 
EL