L’accessibilité des assistantes sociales « ordinaires » pour les personnes autistes repose très peu sur les questions d’environnement matériel et de sensorialité, mais beaucoup plus sur des questions d’attitude, notamment en termes d’attention soutenue, de patience et de professionnalisme (ne pas se formaliser, ne pas se vexer – même si ce « trouble social normal » est, par nature, beaucoup moins prévalent dans cette catégorie de personnes).
Ce sont donc là des « dénominateurs communs » (comme vous le disiez dans notre réunion), qui ne peuvent pas nuire et qui sont donc suffisamment universels et utiles pour être retenus, et appliqués – à notre avis.

Cela fait de nombreuses années que nous sollicitons votre Délégation (et ce qui en tenait lieu auparavant) concernant ce besoin criant, et nous ne comprenons pas le désintérêt et le quasi mutisme de celle-ci à ce sujet.
Il en est de même pour le thème de l’accessibilité en général pour les autistes, sur lequel nous avons beaucoup insisté auprès de vos services ces dernières années, dans l’espoir d’être entendus et d’une inclusion de cet aspect central dans l’actuelle « stratégie » : en vain.

Grâce à notre réunion de janvier 2024 (dont nous vous remercions), nous comprenons que ce sujet est difficile à cerner pour vous (en résumé) – et c’est d’ailleurs le cas hélas partout dans le monde, cependant cela n’empêchait pas de créer un groupe de travail ou quelque chose d’approprié pour définir les contours et la substance de cette problématique, puis des solutions c’est à dire des politiques, normes et mesures appropriées.
Si on essaie, ce n’est pas si difficile. Mais si on ne fait pas tous les efforts nécessaires à ce sujet, il est logique de rester dans un flou entraînant une carence très préjudiciable.

Il serait utile de lire vos commentaires et propositions, que nous partager(i)ons sur notre site et sur les réseaux sociaux – tout comme le présent courriel – pour informer les nombreuses personnes autistes aux prises avec ces difficultés, généralement dissuasives et donc excluantes.

Etant donné que l’autisme est illustré principalement par des difficultés d’ordre « social », il est bien logique que nous ayons des besoins majeurs en termes d’assistance sociale.

On nous permettra peut-être de trouver triste qu’au pays des « Droits de l’Homme » – septième puissance mondiale, face à une personne autiste les assistantes sociales (et quasiment tous les autres professionnels recevant du public ou au service du public) fassent preuve d’une attitude fuyante et presque toujours excluante, alors qu’avec un peu de bonne volonté, d’efforts, de patience, de bon sens et d’humanité, il n’est vraiment pas si difficile de comprendre les propos et les besoins des personnes autistes, et ainsi de les aider.

Dans l’espoir de votre réponse et des mesures publiques si nécessaires et si ardemment demandées, veuillez croire, Monsieur le Délégué Interministériel, à l’assurance de notre respectueuse considération.