Date: sam. 22 avr. 2023 à 18:40
Subject: 1. Demande de précisions – 2. Cohorte Marianne » – 3. Demande de réunion
To: COMPAGNON Claire <claire.compagnon@pm.gouv.fr>
Cc: Courrier Cabinet Solidarités (CAB/SOLIDARITES) <courrier.cabsolidarites@social.gouv.fr>, <sec.cabsolidarites@social.gouv.fr>
Chercher comment « guérir » ? Ou…?
Mais bon, quand dans 10 ans vous arriverez à conclure ce qu’on sait déjà, eh bien pourquoi pas, et cela aura fait vivre toutes les personnes payées pour cette étude.
C’est le fait que cette étude est purement « médicale » (sur une base « défectologique », en plus), et il suffit de vous entendre ou de vous lire pour s’en convaincre.
Pourtant, le plus important et ce que cette étude – de par sa conception même – n’a aucune chance de démontrer, c’est que c’est précisément cette « approche défectologique » qui empêche de comprendre véritablement « l’autisme » ou au moins « les troubles y afférents » (qui sont deux notions à distinguer impérativement, avant même de commencer : on se tue à le répéter et à le démontrer, mais les « responsables » non-autistes refusent le dialogue).
Cette approche « défectologique » est en réalité « défectueuse », et consiste à « regarder par le mauvais bout de la lorgnette », en disant « ça ne fonctionne pas »…
On n’arrête pas de vous dire « mais non, c’est par l’autre côté qu’il faut regarder », mais… rien à faire, vous REFUSEZ de nous écouter… C’est fou, quand même…
Cela doit être une responsabilité vraiment très très lourde à porter… C’est risqué… Refuser ainsi d’au moins ESSAYER de comprendre d’autres points de vue… Et si nous avions raison ?…
Les approches « classiques » ne permettent pas de comprendre l’autisme… Donc quand DES AUTISTES (même « légers ») essaient d’expliquer des choses aux responsables publics du bien-être de cette population, on serait en droit d’attendre un peu plus d’efforts, surtout dans un pays comme la France (des « Droits de l’Homme » etc.).
Tout d’abord, les propos évoquent le fait de chercher à guérir l’autisme et les troubles du neuro-développement (TND), ce qui va à l’encontre des principes de la CDPH qui reconnaît le droit des personnes en situation de handicap de jouir de tous les droits de l’homme et des libertés fondamentales, sans discrimination. Le droit des personnes en situation de handicap à la non-discrimination comprend le droit à ne pas être traité comme des objets de guérison ou des personnes à corriger.
De plus, la Cohorte Marianne soulève des préoccupations en matière de protection des données personnelles et de la vie privée des enfants et des familles impliquées dans l’étude, en particulier en ce qui concerne le prélèvement d’échantillons biologiques sans leur consentement éclairé ou sans information sur l’utilisation qui en sera faite. Cela peut également être considéré comme une violation du droit à la vie privée, protégé par la CDPH.
Enfin, le modèle biomédical des troubles mentaux, sur lequel s’inscrit l’étude, peut être considéré comme réducteur et ne reflétant pas la complexité des expériences et des besoins des personnes en situation de handicap. La CDPH appelle à une approche holistique des troubles du neuro-développement, qui prenne en compte les aspects sociaux, culturels et environnementaux, ainsi que les expériences et les perspectives des personnes en situation de handicap.
Vous pouvez évidemment considérer que le gouvernement français a raison et « sait toujours mieux », et que les explications des personnes autistes « de l’opposition » ne valent pas grand chose, mais – comme on dit – « ce qui compte ce n’est pas la chute mais l’arrivée », et nous trouvons particulièrement regrettable l’attitude « fermée » et l’exclusion qui nous frappe, laquelle n’est plus à démontrer.
– soit vous décidez de fournir au public les preuves que ce Conseil n’est nullement perclus de conflits d’intérêts (exercice assurément bien difficile) ;
– soit – comme toujours – vous décidez d’ignorer souverainement nos propos et demandes, et dans ce cas vous assumez – devant l’Histoire – la responsabilité de la réputée « incontestabilité » de ce Conseil, ET de l’exclusion de ceux qui osent dire que le roi est nu.
– non seulement permet aux associations gestionnaires (évidemment non représentatives des intérêts de leurs « pensionnaires » mais surtout de ceux de 2 millions de salariés) de s’inviter partout où des décisions sont prises,
– mais permet aussi, de par sa formulation « subtilement vicieuse » (que « l’autisme » – pas « les troubles » – nous a permis d’éventer) de faire passer ces entités économiques pour représentatives, ce dont elles ne se privent pas – que ce soit au CNCPH et partout où elles font leur lobbyisme (dont au CNA).
Comme vous le savez, nous avons expliqué ce GRAVE problème au Comité CDPH de l’ONU, qui évidemment l’a clairement reproché à votre gouvernement, en disant que c’est « la clé de voûte » des problèmes.
Car n’oublions pas que si « l’accessibilité » pour les personnes handicapées en France est TRES insuffisante (et inexistante pour les autistes), c’est d’abord à cause de « l’influence prépondérante » du secteur médico-social, qui n’a ni intérêt ni pouvoir ni même fondement en matière d’accessibilité et de conception universelles.
Et il arrivera bien un jour où des responsabilités seront recherchées (ONU, Europe, etc.).
Dans le cas contraire, il faudrait avoir le courage de prendre le risque de reconnaître ses erreurs (même si cela n’est VRAIMENT PAS dans l’ADN administratif français) pour le bien des personnes handicapées.
Car les désagréments personnels n’ont pas leur place ici, ne croyez-vous pas ?
Car l’idée selon laquelle vous faites déjà participer suffisamment de personnes et d’associations d’autistes, elle ne tient pas.
Une des preuves étant – comme nous l’avons dit – l’absence de toute politique d’accessibilité pour les personnes autistes handicapées, sujet complètement « oublié » alors que c’est évidemment la première chose à faire, et alors que vous consultez (et « co-construisez ») depuis 2017 avec les personnes et associations officieusement adoubées (et donc pas trop « contrariantes »), ce qui est « irrégulier ».
Pourtant, malgré tous nos messages depuis des années, votre Délégation persiste à faire comme si ces problèmes n’existaient pas (« Tout va très bien, Madame la marquise », si typiquement français).
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