Demande de participation Etats Généraux maltraitance

De : Alliance Autiste <contact@allianceautiste.org>
Date: sam. 4 févr. 2023 à 15:10
Subject: Demande de participation Etats Généraux maltraitance
To: Courrier Cabinet Solidarités (CAB/SOLIDARITES) <courrier.cabsolidarites@social.gouv.fr>, COMPAGNON Claire <claire.compagnon@pm.gouv.fr>

Le 04/02/2023

Bonjour

Comment participer à cette consultation / concertation (cf. https://informations.handicap.fr/a-maltraitance-etats-generaux-vont-plancher-sujet-34385.php), et pourquoi (contrairement à Madame Langloys) n’y avons-nous pas été invités ?

Rappel : Soit dit sans vouloir offenser vu ce qu’il en coûte, l’exclusion, le mutisme et le « ghosting » dont nous faisons indéniablement l’objet sont évidemment des formes de maltraitance particulièrement douloureuses et injustes : nous sommes donc parfaitement bien placés pour en parler, et donc fondés à participer, ne serait-ce qu’en vertu de l’article 4.3 de la CDPH de l’ONU, ou même de l’article 1er de la Loi 2005-102.

Si c’est notre handicap (« comportement »…) qui « justifie » notre exclusion de la participation, il serait intéressant d’en obtenir confirmation de votre part.
Et si ce n’est pas cela, alors qu’est-ce donc ?
Nous avons le droit de savoir, de comprendre, de ne pas être ignorés.

Respectueusement.


Alliance Autiste
contact@allianceautiste.org
AllianceAutiste.org
ONG d’autistes pour la liberté et la défense des autistes, l’accessibilité et la Prise En Compte Correcte de l’Autisme Partout, la lutte contre les maltraitances socio-administratives, et l’application de la CDPH en France
enregistrée en France sous le numéro W691085867


De : Alliance Autiste <contact@allianceautiste.org>
Date: sam. 4 févr. 2023 à 20:51
Subject: Etats Généraux maltraitance
To: <alice.casagrande@social.gouv.fr>
 
Bonjour Madame
Nous sommes assez bien placés pour parler de certaines maltraitances.
Pouvons-nous participer ?
Merci.
Respectueusement,
 

Alliance Autiste
 
ONG d’autistes pour la liberté et la défense des autistes, l’accessibilité et la Prise En Compte Correcte de l’Autisme Partout, la lutte contre les maltraitances socio-administratives, et l’application de la CDPH en France
enregistrée en France sous le numéro W691085867
 

​De : CASAGRANDE, Alice (CAB/SOLIDARITES) <alice.casagrande@social.gouv.fr>
Date: dim. 5 févr. 2023 à 15:14
Subject: RE: Etats Généraux maltraitance
To: Alliance Autiste <contact@allianceautiste.org>

Bonjour,

Merci pour votre message. Nous sommes en train de construire les modalités de la participation de chacune et chacun – nous revenons vers vous dès qu’elles seront un peu structurées, pour pouvoir recueillir votre contribution le plus utilement possible.

Bien à vous,

Alice CASAGRANDE
Conseillère lutte contre les maltraitances

Cabinet du Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées
14 avenue Duquesne, 75007 PARIS


​De : Alliance Autiste <contact@allianceautiste.org>
Date: lun. 6 févr. 2023 à 00:24
Subject: Re: Etats Généraux maltraitance
To: CASAGRANDE, Alice (CAB/SOLIDARITES) <alice.casagrande@social.gouv.fr>

Chère Madame

Merci beaucoup pour votre réponse, plutôt inattendue en dépit de l’absence de message d’erreur suite à notre courriel (ce qui tendait donc à indiquer que votre adresse de courriel « construite » par nos soins était peut-être correcte).

Même avec la certitude d’une adresse correcte, nous sommes hélas assez habitués au « Mutisme Administratif », ce qui d’ailleurs est à nos yeux une forme de maltraitance, mais peut-être que si je développe trop ce thème ici vous allez hésiter à nous convier 🙂

Car c’est compliqué.
En présence d’autisme, il y a « difficultés de communication et de relations sociales », même en utilisant la langue française de manière correcte.

En particulier :
– Les gens ne comprennent pas vraiment ce qu’on leur dit, car ils n’accordent pas d’attention suffisante et leur cerveau « échantillonne » quelques « indices » dans nos propos (surtout par écrit), pour ensuite automatiquement les faire tomber dans des cases toutes prêtes, connues, « normales » – et donc il y a fatalement malentendu ;

– Ensuite, pour peu qu’ils aient une autorité (même faible), ou une crainte, ou un inconfort, ils vont avoir de grandes difficultés pour (avoir le courage d’) admettre qu’ils ont mal compris ;

– Et ensuite, comme nous devons essayer de corriger, eh bien ça coince, et on entre alors dans l’engrenage des frictions / ressentiments / blocages / mutisme / « ghostage », bref, de l’exclusion par ceux-là même qui sont censés nous aider (ou au moins nous écouter « pour de vrai », et si possible avec l’intention sincère d’applications concrètes utiles).

En d’autres termes, les egos (susceptibilités) et les préjugés (« pensées automatiques ») interfèrent souvent beaucoup trop et empêchent de bien comprendre nos propos, nos demandes, nos intentions, nos explications…

Quand ces obstacles n’existent pas (par exemple, dans d’autres pays, ou en France avec de très rares personnes comme Christiane Jean-Bart), alors on peut enfin faire dans le constructif, c’est à dire donner des points de vue et des explications très précises, qui « font la différence » et qui permettent (en général) de mettre fin à des confusions (très) néfastes.

Pardon si ces mots sont assez « abstraits », mais lors d’un premier contact on ne peut pas entrer dans les détails, d’autant plus que l’une des choses qui nous sont reprochées, c’est la longueur des explications…

(Je trouve pourtant que c’est mieux car plus riche et moins « risqué » en termes d’inévitables confusions…).

A ce stade, peut-être que pour la conception des modalités de participation dont vous parlez, vous pourriez « inclure », d’une certaine manière, le cas des personnes ou collectifs qui a priori semblent « trop difficiles » ou « inadaptées » voire « infréquentables » (on nous dit aussi « pénibles », mais c’est pour la bonne cause, et on ne peut pas exiger de personnes autistes qu’elles aient un comportement parfaitement non-autistique pour les considérer…).

Nous pensons qu’il ne faut pas refuser les gens sans au moins « essayer ».
Et votre réponse est un signe encourageant.

Nous restons à votre disposition pour clarifier nos propos ou tant d’autres choses en relation avec l’autisme (et avec les « troubles » et handicaps y-afférents).

Par ailleurs, il y a un autre « souci », c’est que la définition de la maltraitance que nous avons lue dans la loi du 02/02/2022 ne semble englober que les cas où il y a « confiance », « accompagnement » etc.
Ce qui est déjà essentiel, certes, mais quid lorsque des maltraitances existent pourtant bien, mais hors d’un tel cadre ?
Par exemple, par la police ou la gendarmerie (même si c’est très rarement intentionnel), ou – pire – par la « bureaucratie » de l’Administration publique de la France ?…

Certains autistes (ou autres personnes « différentes ») vivent indéniablement des « maltraitances » (parfois proche de la « torture psychique »), parfois pendant des décennies, de la part de certaines autorités publiques, et cela sans les « liens » prévus par cette loi.
En général, ceci est dû à l’absence de Prise En Compte Correcte de l’Autisme.

Ou peut-être que ça ne s’appelle pas de la maltraitance, mais autre chose ? (Nous disons aussi « supplices administratifs ».)

Ou peut-être que c’est bien de la maltraitance, mais que ce n’est « tout simplement » pas prévu par cette loi ?
Et qu’il y a d’autres lois ou d’autres moyens pour essayer de se défendre ?

Et même sans parler de la défense des individuels, peut-être que l’Etat français pourrait vouloir un jour essayer de se demander s’il veut bien aborder ce genre de problèmes, histoire de réduire des souffrances 100% inutiles ?…

En espérant que notre courriel n’ait pas l’effet inverse de la participation espérée,
et en vous priant de pardonner toute « inadaptation »,
veuillez agréer, Madame la Conseillère, l’expression de mes salutations distinguées.

Pour l’Alliance Autiste

Eric LUCAS


De : Alliance Autiste <contact@allianceautiste.org>
Date: sam. 11 févr. 2023 à 20:32
Subject: Re: Etats Généraux maltraitance
To: CASAGRANDE, Alice (CAB/SOLIDARITES) <alice.casagrande@social.gouv.fr>

 

P.S. Bonjour Madame et merci encore, nous espérons que vous pourrez lire notre courriel précédent.
Une précision : nous n’avons pas pour objectif de n’aborder que les maltraitances les moins visibles ou les moins compréhensibles, en oubliant les plus flagrantes (notamment au niveau des établissements divers).

A ce sujet, un mémoire (https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03766514) qui mentionne assez souvent notre association précise, en page 16 :

 
 » En 2015, suite à un rapport de l’ONG Alliance Autiste, l’ONU demandait à la France de s’expliquer sur les maltraitances subies par les enfants autistes [COMITÉ DES DROITS DE L’ENFANT, 68e SESSION, 2015]. « 
 
Nous avons eu aussi des discussions avec la CGLPL, récemment.

Il y a évidemment la situation abominable de Timothée Dincher, qui hélas n’est qu’un exemple.
 » Affaire Timothée : HCDH, « Des experts de l’ONU demandent à la France la cessation de l’institutionnalisation d’un enfant autiste dans un hôpital psychiatrique », voir en bibliographie. « 
 
Il y a beaucoup de choses… Nos avis ne sont pas toujours « agréables » mais peu importe, ce qui compte c’est de réduire toutes ces horreurs, sans se laisser entraver par de basses querelles entre les personnes qui veulent faire quelque chose.
 
Merci.
Respectueusement,
—————————————
De : Alliance Autiste <contact@allianceautiste.org>
Date: jeu. 13 avr. 2023 à 20:37
Subject: Re: Etats Généraux maltraitance
To: CASAGRANDE, Alice (CAB/SOLIDARITES) <alice.casagrande@social.gouv.fr>

Bonjour Madame
Avez-vous pu lire nos courriels, et pourriez-vous nous informer, SVP ?
Merci.
————————————-
 
De : Alliance Autiste <contact@allianceautiste.org>
Date: mar. 18 avr. 2023 à 00:54
Subject: Re: Etats Généraux maltraitance
To: CASAGRANDE, Alice (CAB/SOLIDARITES) <alice.casagrande@social.gouv.fr>

Bonjour Madame
 
Soit dit sans vouloir offenser, la maltraitance « institutionnelle » ne vient pas que des « instituts » (ESMS), mais également des « institutions ».
Vous pouvez lire l’article d’Olivia Cattan, qui accuse rien de moins que le chef de l’Etat et le Gouvernement de maltraitances : 
https://www.lejdd.fr/societe/la-presidente-de-sos-autisme-jaccuse-le-gouvernement-de-maltraitance-vis-vis-des-personnes-autistes-134240
 
Nous aimerions évidemment un dialogue paisible et constructif, mais il ne faut pas non plus s’étonner que parfois des gens ou des responsables associatifs fassent des « crises de nerfs » quand ils sont constamment exclus, ignorés, « baladés » etc.
On nous pousse à bout, par incurie, mépris, pusillanimité etc., et ensuite on nous accuse d’être infréquentables… Ce n’est pas juste. Et c’est de la maltraitance pure.
C’est le même mécanisme qui est appliqué aux enfants autistes : pas étonnant qu’ils fassent des crises, quand « les autres savent toujours mieux », les ignorent ou leur imposent des choses dont ils n’ont pas besoin et qui leur sont préjudiciables (et pénibles !).
 
Si vous saviez à quel point nous pouvons être utiles pour apporter un éclairage complémentaire sur la maltraitance, les maltraitances, en matière d’autisme…

En attendant, on ne peut que supplier d’être écoutés, comme ça pendant des années.

Merci.
 
Respectueuses salutations fatiguées. Et maltraitées.
L’Alliance Autiste