Date : 28 mai 2018 à 00:02
Objet : Exclusion administrative : Quelle est la politique d’accessibilité au dialogue (autrement dit, le degré de Mutisme administratif) de la part des pouvoirs publics, aux fins de réduire les TSA (Troubles et Sévices administratifs) imposés aux personnes à besoins particuliers ?
À : ***cluzel@pm.gouv.fr
Cc : ***martinon@pm.gouv.fr
Madame la Secrétaire d’Etat pour le Handicap
Quelle est votre politique relative aux personnes handicapées ou à besoins particuliers, en ce qui concerne l’accessibilité au dialogue (autrement dit, le degré de Mutisme administratif) avec les autorités publiques susceptibles de diminuer les souffrances psycho-administratives ?
Quand l’administration, par son refus du dialogue et sa ‘loi du pot de fer », fait obstacle aux tentatives de résolution de problèmes que celui-ci faciliterait, elle ne peut que contribuer au maintien de l’oppression psychique des victimes (ou « personnes concernées »), ce qui – en plus de la souffrance due au mépris et au sentiment d’exclusion – amène fatalement à un état de retrait, de découragement et de désespoir, ce qui ne permet pas sérieusement d’envisager une forme quelconque forme d’inclusion.
J’aimerais savoir pourquoi vous parlez d’inclusion des autistes, quand presque tout est fait pour leur pourrir l’existence, et que même le Secrétariat d’Etat semblant le moins inapproprié (celui dont le titre comporte le mot « handicapées ») ne daigne même pas répondre aux lettres et courriels d’une association d’autistes.
L’Alliance Autiste a été créée début 2014, or malgré de très nombreuses lettres et demandes, notre association n’a jamais eu l’honneur de recevoir la moindre lettre de votre part, en 4 ans.
La première fois que j’ai vu votre papier à en-tête, c’est récemment lorsque vous avez répondu (avec 9 mois de retard) à mes parents, qui vous écrivaient, suppliants, à propos de la grève de la faim que je faisais dans l’espoir d’obtenir enfin des réponses.
Une seule lettre de personnes non handicapées produit une réponse.
Des dizaines de lettres d’un handicapé et d’une association d’handicapés, durant quatre ans, se heurte au mur compact du Mutisme administratif, du Mépris administratif, de l’Exclusion administrative : vous voudrez peut-être commenter, si cette demande indirecte n’est pas jugée trop insolente.
Est-ce que pour vous, on ne peut prendre en considération les autistes qu’au travers de leurs parents ?
Est-ce que, parce que je suis souvent très énervé (ET ON LE SERAIT A MOINS), vous considérez que je suis une sorte de dingue, indigne de l’honneur de recevoir des réponses ?
Notre association d’autistes vous dérange-t-elle tant que cela ?
Est-ce que vous n’avez pas un peu l’impression que tout ce comportement de mépris, de mutisme, de refus, donc de rejet implicite, est une forme d’exclusion ?
Est-ce que le fait de m’être exilé de la France, écoeuré par ce comportement administratif (de vos services et des autres), n’est pas, de toute évidence, une forme d’auto-exclusion « par réflexe de survie », comme le font de nombreux autres autistes, bien qu’hélas la plupart d’entre eux ne puissent mettre une distance de sécurité suffisante entre leur corps et les Services Médico-administratifs de la Sous-France, toujours prêts à venir les enquiner jusqu’à que qu’ils « craquent », ce qui permet alors de les enfermer, médicamenter, et plus ??
Quelle est l’humanité, quelle est la légitimité, d’un Secrétariat d’Etat au Handicap qui méprise à ce point la grêve de la faim d’un militant autiste, effectuée précisément par rapport à ce problème d’Exclusion administrative « de fait » ???
Est-ce que, parce que l’intitulé de votre Secrétariat n’indique plus les termes « lutte contre l’exclusion », vous ne vous occupez plus de cela ? Dans ce cas, dites-moi qui dans le gouvernement…
Si ce n’est pas vous qui pouvez répondre à ces questions, alors dites-moi au moins QUI !
Au lieu de me laisser me tuer à demander continuellement, année après année.
Je vous prie encore une fois de répondre à mes questions et demandes, ou bien de m’expliquer que vous n’avez pas à le faire ; tout en me montrant que votre comportement n’est ni absurde ni injuste ni inhumain.
Veuillez agréer, Madame la Secrétaire d’Etat pour le Handicap, mes salutations chaque jour un peu plus écoeurées et révoltées.
enregistrée en France sous le numéro W691085867